Certaines personnes consomment de l’alcool à l’occasion, affirmation qui pourrait aussi devenir vraie pour le cannabis4, substance récemment légalisée au Canada7. Cependant, la question se pose : quels sont les effets de ces substances sur notre santé psychologique? Cet article tentera de répondre à cette question en détaillant les effets de ces substances, leurs impacts sur les traitements psychologiques et certains indicateurs permettant de déterminer si une consommation est problématique.
Selon Éduc’alcool, “l’abus d’alcool n’a que des inconvénients, [alors que] la modération dans la consommation, elle, n’a que des avantages”2. En effet, l’alcool peut amener une sensation de relaxation et elle fait partie intégrante de nombreux rituels sociaux. Par exemple, cette substance est souvent utilisée pour célébrer ou pour souligner l’arrivée du weekend10. Quant à la consommation de cannabis, elle peut amener des sensations agréables comme l’euphorie et la détente. Le cannabis peut aussi augmenter l’acuité des sens (vue, goût, odorat, ouïe)6,13 et servir dans la gestion de certains problèmes de santé5.
Le cannabis et l’alcool peuvent avoir des effets négatifs sur la santé psychologique, surtout lorsqu’une grande quantité est consommée ou en présence d’une consommation régulière5,6,9. Les potentiels effets négatifs (aussi appelé “risque”) de ces substances sur la santé peuvent être distingués en deux catégories : à court terme et à long terme. Les risques à court terme réfèrent aux effets néfastes pouvant être produits par la substance DURANT la consommation. Les risques à long terme réfèrent plutôt aux effets néfastes que peut entraîner une consommation régulière. Alors que les risques à court terme disparaissent généralement lorsque les effets de la substance se dissipent, les risques à long terme peuvent durer de quelques jours à quelques mois, voire plus longtemps5,6. À noter que les risques augmentent lorsque les deux substances sont consommées ensemble5.
Le tableau suivant résume les principaux risques pour la santé psychologique5,6 .
En plus de leurs risques pour la santé psychologique, ces substances peuvent contribuer au maintien des difficultés psychologiques. Par exemple, l’alcool et le cannabis modifient le fonctionnement du cerveau, en perturbant entre autres le fonctionnement du système dopaminergique situé dans le cerveau et ayant notamment pour fonction de gérer l’attention, l’humeur, le stress et la motivation8. Cette modification de fonctionnement du cerveau peut avoir pour effet d’aggraver certains problèmes de santé mentale7,9. En outre, l’usage accru de substances psychoactives, comme l’alcool et le cannabis, est également associé à une fragilisation de la santé mentale et à la présence d’idées suicidaires9.
Ces substances peuvent aussi faire obstacle aux traitements normalement prescrits en présence de problèmes de santé mentale. Ainsi, elles peuvent interagir avec les médicaments psychotropes3 et elles peuvent entraver l’efficacité de la psychothérapie. La psychothérapie vise normalement à effectuer des “changements significatifs dans [le] fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental, dans [le] système interpersonnel, dans [la] personnalité ou dans [l’]état de santé”12. Or, la consommation de substance peut empêcher d’avoir accès aux éléments ciblés par ce processus de changement, notamment en augmentant la difficulté à accéder aux émotions ou à les identifier13. Dans certains cas, la consommation de substance peut être une contre-indication à la mise en place d’une intervention. Par exemple, il est possible qu’après une évaluation approfondie, un.e professionnel.le déconseille d’entamer un processus de thérapie de couple tant que les problèmes de consommation ne sont pas stabilisés, car il y a alors un risque que la mise en place de ce type de suivi empire les difficultés conjugales14.
Plusieurs indices peuvent vous aider à déterminer si votre consommation d’alcool ou de cannabis est problématique. En voici quelques-uns11 :
Si vous ou l’un de vos proches pensez avoir un problème avec votre consommation de substance, consultez le site du gouvernement du Québec (Alcool, drogue et jeu : https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/alcool-drogues-jeu#c27898) pour obtenir de l’information sur les ressources disponibles. En plus des services spécialisés en dépendance, plusieurs types d’interventions individuelles peuvent être pertinentes pour régler un problème de consommation. N’hésitez pas à contacter l’équipe de la Clinique Allegria pour obtenir de l’information à ce sujet. Et n’oubliez pas que la modération a bien meilleur goût1!